Le sanglier
Source
ONCFS
De la famille des suidés, le sanglier (Sus scrofa) se
rencontre en Europe sauf en Grande-Bretagne.
En France, les populations de sanglier, en forte progression, sont estimées à
600 000 / 700 000 têtes, les plus fortes densités se trouvant dans le Centre,
l'Est et le pourtour méditerranéen.
C'est une espèce chassable.
La hauteur au garrot du sanglier varie de 90 à 95 cm et sa longueur de corps de
150 à 160 cm. Il pèse, de 50 à 150 kg : un mâle peut atteindre 90 kg à deux
ans, 150 kg à 3-4 ans, la femelle, plus petite et appelée laie, pèse en moyenne
60 à 80 kg.
Le sanglier porte une queue ou vrille. Sa tête ou hure mesure presque le tiers
de la longueur de son corps.
Le jeune sanglier ou marcassin naît avec un pelage rayé très mimétique. Il est
roux de six mois à un an.
Les canines du mâle ou défenses, très développées, peuvent dépasser la mâchoire
de 5 à 6 cm - on dit que le sanglier est armé. Elles ont une croissance
continue et viennent s'aiguiser sur les canines supérieures ou grès. Le trophée
de sanglier est à son apogée au-delà de 4-5 ans.
Chez la femelle, les canines ou crochets sont peu développées. Le pelage des
adultes varie du gris clair au brun sombre.
Le rut a lieu de la mi-novembre à la mi-janvier. Les
laies adultes, vers l'âge de deux ans, mettent bas, après quatre mois de
gestation, dans un nid, le chaudron, fait d'un amas de végétaux herbacés, une
portée de 4 à 6 marcassins, parfois plus.
On n'observe pas, dans la nature, de deuxième portée la même année. Les jeunes
laies, vers l'âge d'un an, peuvent mettre bas exceptionnellement si elles
pèsent plus de 40 kg en fin d'hiver. Les naissances, d'autant plus précoces que
les fruits forestiers sont abondants, s'étalent de janvier à juin.
Les femelles et les jeunes vivent en compagnie très soudée, sous l'autorité
d'une laie meneuse. Les mâles quittent la compagnie vers l'âge d'un an et
deviennent des solitaires, rejoignant les compagnies au moment du rut.
Son régime omnivore lui permet de s'adapter à tous les milieux. Il consomme de préférence les fruits forestiers (glands, faines, châtaignes). Il apprécie les blés et maïs en lait, le raisin, les racines et les vers de terre.
Animal
discret, le sanglier sort le soir et rentre au lever du jour dans sa bauge,
lieu de repos creusé à même le sol dans un endroit très abrité. Il signale son
passage par des laissées (fèces), des empreintes, mais surtout des souilles,
sortes de dépressions humides, dans lesquelles il se vautre, des boutis, traces
profondes quand il retourne la terre à la recherche de racines ou tubercules,
et des vermillis, sillons peu profonds mais sur de larges surfaces pour trouver
des vers de terre.
Le sanglier peut coloniser tous les milieux : des dunes du littoral jusqu'aux limites des alpages, dans les zones marécageuses, ou la garrigue, dès lors que la végétation est suffisante pour le cacher.
Le sanglier est un
animal sédentaire très attaché à son lieu de naissance. Les domaines vitaux
annuels des compagnies sont de l'ordre de 500 à 1000 ha et pour les mâles de
1000 à 2000 ha. Le taux d'accroissement annuel d'une population peut varier de
100 à 150%.
Les populations de sangliers doivent donc être régulées pour les stabiliser. La
moitié de la population présente en été doit être prélevée à la chasse.
L'espèce se gère par grande unité homogène de 5 à 15 000 ha, en fixant des
objectifs de maintien de niveau de population compatible avec des productions
agricoles et forestières.
Une abondance de sangliers génère, en cas d'absence de fruits forestiers,
d'importants dégâts aux cultures agricoles. Les indemnisations, financées par
les chasseurs, atteignent chaque année de 100 à 130 millions de francs. Pour protéger
les cultures agricoles, l'utilisation de clôture électrique "deux
fils" donne d'excellents résultats, l'apport de nourriture de substitution
au moment des dommages peut aussi les limiter.
Chasse
Animal vaillant
et rusé, le sanglier est un gibier très prisé des chasseurs. il se chasse en
battue avec des chiens mordants et de courte quête ou des chiens courants selon
les territoires et les coutumes locales.
Quelques équipages de vénerie ou vautraits chassent le sanglier à courre. La
chasse silencieuse à J'affût se pratique en Moselle et en Alsace.