Le
lapin de garenne
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ONCFS
Le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculuc) appartient à la famille des Léopéridés qui comprend notamment le lièvre d'Europe, le lièvre variable et le sylvilagus américain. Lapin de garenne et lapin domestique sont de la même espèce.
Le
mâle est appelé lapin ou garenne, la femelle lapine et les jeunes jusqu'à 2-3
mois, lapereaux.
Son pelage est globalement brun foncé, excepté le ventre qui est gris clair.
D'un poids de 1100 à 1500 g, il est plus petit que le lièvre et s'en distingue
par des pattes moins longues, une tête plus ronde et des courtes oreilles qui
ne présentent pas les extrémités noires caractéristiques du lièvre. Il n'y a
pas de différence morphologique entre mâles et femelles. Sa longévité atteint 6
à 8 ans.
Même
s'il est possible de le rencontrer en plein jour, son activité est
principalement crépusculaire et nocturne. Il passe ses journées dans les
garennes ou des gîtes aménagés sous des couverts. Divers indices trahissent sa
présence : grattés, amas de crottes, terriers, coulées, ... Il vit en colonies
dans des terriers organisés en garennes et installés en général dans des sols
meubles, profonds et bien drainés. Une colonie occupe une surface de quelques
dizaines d'hectares.
Herbivore, son alimentation est très diversifiée même si
les graminées dominent généralement. Opportuniste, il est capable de consommer
une grande variété de végétaux, y compris des ligneux ou semi-ligneux tels que
ronces, ajoncs, bruyères, arbustes, ..
Il digère les aliments en deux fois, c'est la caecotrophie. Une première
digestion aboutit à la production de crottes molles, les caecotrophes, qui sont
réabsorbées et transitent donc une deuxième fois dans le système digestif. Cela
permet au lapin de tirer le meilleur profit d'une alimentation de faible valeur
alimentaire.
L'espèce est organisé en groupes sociaux. Au sein de chaque groupe, les mâles et femelles dominants assurent la majorité de la reproduction qui s'étale généralement de fin janvier à mi-août. Les jeunes naissent nus et aveugles dans un terrier appelé rabouillère après une gestation d'environ 30 jours. Les femelles mettent au monde chaque année de 15 à 25 petits en 3 à 5 portées. Cette forte productivité est compensée par une forte mortalité juvénile puisque seuls 5 à 6 jeunes parviennent à l'âge adulte. Les principales causes de mortalité sont les noyades dans les nids dues à de fortes précipitations, la prédation et les travaux agricoles qui détruisent un grand nombre de rabouillères.
D’origine méditerranéenne, le lapin a été introduit depuis l'époque romaine jusqu'au Moyen Age dans la plupart de nos régions. Il est présent sur l'ensemble de la France, à l'exclusion des montagnes au dessus de 1400 m. Sa présence est limitée dans les grands massifs forestiers et dans les zones d'agriculture intensive. Il affectionne les milieux diversifiés. On le trouve aussi bien dans les bocages de l'ouest de la France que dans les garrigues méditerranéennes ou en bordure des villages pourvu que couverts et zones ouvertes se mélangent harmonieusement. En revanche, il a tendance à disparaître des secteurs où le milieu se ferme.
Gibier très populaire, le lapin de garenne a vu ses effectifs fortement régresser depuis le début des années 50. Depuis cette époque, il a payé un lourd tribut à deux maladies virales, la myxomatose et le VHD (maladie virale hémorragique), ainsi qu'à une forte dégradation de ses habitats. Les principes de base de sa gestion résident dans la gestion et l'aménagement des territoires et dans une maîtrise des prélèvements cynégétiques. La restauration et le développement de populations à des fins cynégétiques doit s'inscrire dans une réflexion conduite en partenariat avec agriculteurs et forestiers. En effet, le lapin de garenne est susceptible de commettre d'importants dégâts aux cultures et plantations forestières.
L'espèce est chassable en France. Le lapin de garenne peut
être chassé soit à tir avec une arme à feu ou à l'arc, soit au vol, soit à
courre. Il figure également dans la liste nationale des espèces pouvant être
classées nuisibles.
L'estimation du tableau de chassse de l'enquête nationale 1998-1999 était de 3
200 000 animaux. Cette estimation place le lapin au 4e rang des prélèvements
nationaux, derrière le pigeon ramier, le faisan et les grives.