Source Ediloisir Magazine –
Petit Gibier – SNCC
On distingue
en France quatre variétés de lièvres :
Le lièvre variable de Scandinavie, le lièvre variable des Alpes ; ces deux lièvres ont la particularité de changer de pelage au gré des saisons. Le lièvre ibérique dont le poids est inférieur à 3 kilos. Le lièvre d’Europe, celui qui nous intéresse, est présent en Europe Occidentale et en Europe Centrale. Bien qu'il affectionne les espaces ouverts où alternent les cultures variées entrecoupées de haies et boqueteaux, on peut aussi le rencontrer au-dessus de 1500 mètres d'altitude où il cohabite avec le lièvre variable.
Mammifère de l'ordre des lagomorphes, il appartient à la famille des léporidés.
Tout le monde connaît bien la silhouette caractéristique du lièvre au pelage roux, aux grandes oreilles aux extrémités noires aux pattes arrières démesurément longue qui font de lui un coureur de foi exceptionnel puisqu'il peut atteindre une vitesse de pointe de 60 km à l'heure et effectuer des sauts de 3 à 5 mètres longueur. Le poids d'un mâle adulte excédera rarement 4 kilos en Europe occidentale, alors qu'il pourra atteindre 5 à 6 kg. dans les pays de l'Est.
A la naissance, un levraut pèse une centaine de grammes, à deux mois, il atteint déjà plus du tiers du poids d'un adulte, à trois mois, les trois quarts. Jusqu'à 9 mois, la palpation de l'avant bras au dessus de la main permet de différencier les deux classes d'âge. Une bosse située sur le cubitus des jeunes a tendance à disparaître avec l'âge. La seule méthode précise permettant d'évaluer l'âge exact d'un lièvre est le pesage du cristallin à sec de l’œil. Un cristallin de 500 milligrammes correspond à environ 5 ans d'âge; mais on estime que la durée de vie moyenne d'un lièvre dans la nature est d'un an et demi.
certains chasseurs prétendent qu'un lièvre en fuite portant es oreilles droites est un mâle et que celui les portant baissées est une femelle ; ces indices ne suffisent pas à sexer sérieusement l'animal. Il n'est pas possible de différencier les sexes à distance ; seule l'observation des organes génitaux externes permettra d'identifier le sexe.
Le rut appelé bouquinage, débute en janvier et s'étale presque jusqu'en septembre. Le maximum d'intensité est atteint en mars-avril. La période de repos sexuel s'étale en gros de fin août à la mi-décembre, 10 à 20% des hases sont gestantes en janvier; 90% en avril-mai et 55% en juillet-août. Dès l'âge de 6 à 7 mois, les jeunes hases sont aptes à la reproduction, alors qu'il faudra neuf mois à un bouquin pour avoir sa maturité sexuelle. La gestation dure 42 jours La hase peut être saillie quelques jours avant la mise bas, on parle alors de superfétation. Les chaleurs peuvent intervenir avant le 6ème ou 7ème jour après la naissance des levrauts. Les mâles, qui son polygames, vont déborder d'ardeur pendant le rut ; cela donnera lieu à des affrontements où l'on pourra observer les lièvres dressés l'un contre l'autre avec des allures de kangourous boxeurs, ruant des postérieurs et jouant des antérieurs en tentant de lacérer le museau ou la joue de l'adversaire. Les joutes opposant un mâle à une hase récalcitrante paraissent moins violentes que celles entre bouquins. Ce ne sont que démarrages, poursuites, crochets, esquives, corps à corps fougueux où s'emmêlent bras et poitrine. Econduit mais têtue, après des heures de pressions endiablée, le bouquin arrive souvent à ses fins; soumise et essoufflée, la hase accepte enfin la saillie.
La hase va mettre bas dans un a nid caché dans la végétation et garni de ses propres poils. Les yeux déjà ouverts, le corps déjà recouvert de poils, les levrauts sont capables de se déplacer peu après leur naissance.
Confiants dans leur mimétisme, ils savent que l'immobilité les préservera des prédateurs tels les rapaces, les mustélidés, les chiens et chats errants, le renard...
Après les avoir dispersés, leur mère les allaitera pendant un mois au crépuscule.
En dehors des prédateurs, la réussite des portées dépend de plusieurs facteurs climatiques, une pluie prolongée constitue certainement l'élément le plus néfaste occasionnant un taux important de mortalité.
La meilleure époque de reproduction s'étale sur le mois d'avril et de mai.
La tularémie:
Les symptômes les plus probants de la maladie sont un amaigrissement important de l'animal, ainsi qu'un écoulement purulant au niveau des muqueuses. On peut également observer des lésions au niveau des poumons. La tularémie est transmissible à l'homme ; cela peut être grave si la maladie est soignée trop tard; les symptômes se traduisent par une poussée ganglionnaire et de l'asthénie. L'animal suspect devra être manipulé avec des gants et enterré profondément ou incinéré. Contractée à la fin de l'été ; la tularémie peut évoluer en épidémie virulente.
Le VHD:
On ne constate pas d'amaigrissement. Du jour au lendemain, l'animal qui paraissait sain meurt foudroyé, en général un peu de sang suinte par la bouche et le nez. Transmissible également au lapin, le VHD sévit de façon épisodique en décimant de façon spectaculaire les effectifs de lapins et de lièvres. Seule parade efficace: la vaccination.
E.B.H.S:
L'E.B.H.S. (Européan Brown Hare Syndrome) est l'hépatite virale des lièvres ou le syndrome du lièvre brun européen. Cette maladie a durement frappé les populations en maintes régions nuisant provisoirement aux efforts des chasseurs. A l'heure actuelle il n'existe aucun traitement pour la maladie, ni aucun vaccin efficace.
La coccidiose:
Elle peut également affecter le lièvre qui est alors sujet à la diarrhée, et peut en mourir. L'animal est parasité au niveau de l'intestin, du foie et du rein.
Les maladies sont la première cause de mortalité des lièvres, mais l'impact sur les populations reste modéré, car le développement des épizooties demeure le plus souvent localisé.
Très populaire, le lièvre est chassé dans toutes les régions de France où on le désigne sous plusieurs appellations : capucin, rouquin, oreillard, bossu, lebe en patois gascon.
Victime du remembrement, de la circulation routière et de la maladie, le lièvre s'est soudain raréfié dans nos campagnes.
Depuis la seconde moitié des années 80, sous l'impulsion de chasseurs responsables, une politique de gestion et d'aménagement a contribué de façon sensible à la résurrection du capucin, notamment par la création des GIC (groupements d'intérêt cynégétique). Ces roupements se sont fixés des règles communes et efficaces ; la création de grandes réserves dans les secteurs les plus favorables, l'établissement d'un plan de prélèvement après avoir procédé à des comptages nocturnes.
La limitation des jours de chasse avec obligation de ne tirer le lièvre qu'à partir de la mi octobre, en effet, jusqu'à cette date, 2 femelles sur 3 allaitent encore leurs jeunes. On estime qu'une bonne population de lièvres sur un territoire donné doit compter 50% de jeunes chaque année. S'il y a 50% de jeunes à l'ouverture, les chasseurs peuvent prélever 15% du stock de base, s'il y a 40,5% de jeunes à l'ouverture il ne faut plus prélever que 10% de stock de base. S'il y a moins de 40%, il ne faudrait pas tirer les lièvres.