Le tétras lyre

ou petit coq de bruyère

 

Le tétras lyre est un galliforme comme la poule domestique. Sa famille, celle des tétraonidés, comprend les tétras, les lagopèdes et les gélinottes. Le plumage luisant du coq, noir bleuté, son aile barrée d'une bande blanche, sa queue en forme de lyre - à l'origine de son nom - et sa taille (1,1 - 1,3 kg), distinguent le tétras lyre de son imposant cousin, le grand tétras. Les parades nuptiales collectives des mâles au printemps sont très spectaculaires.

 

La femelle, plus petite (0,9 - 1 kg), présente un plumage brun strié de noir et une queue légèrement fourchue. Elle pond 5 à 10 oeufs dans une petite cuvette aménagée sur le sol. Les poussins, dont elle s'occupe seule, éclosent entre les derniers jours de juin et les premiers jours d'août. A l'automne, la nichée, avant de se disperser, compte le plus souvent de 3 à 5 jeunes.

 

Son cadre de vie : Landes, forêts claires et prairies

Le tétras lyre affectionne les paysages de transition ouverts où s'imbriquent en mosaïque landes à rhododendron et à myrtille, forêts claires, fourrés et prairies. Pour se reproduire, la femelle recherche des milieux qui présentent un bon couvert au sol, d'au moins 25 cm de haut, une grande richesse floristique et surtout beaucoup d'insectes dont se nourrissent les jeunes poussins. En hiver, le tétras lyre se protège du froid, en s'enfouissant dans la neige poudreuse pendant la nuit et une grande partie de la journée. Il se contente, pour s'alimenter, des aiguilles de certains conifères, des rameaux et des bourgeons de différents feuillus.

 

En France surtout alpin

Le tétras lyre est présent dans toutes les Alpes françaises, entre 1 400 et 2 300 m d'altitude. Une petite population relictuelle subsiste également dans les Ardennes, à cheval sur la frontière franco-belge, à moins de 500 m d'altitude. Quelques individus erratiques ont parfois été observés dans le Jura. L'espèce est totalement absente des Pyrénées, du Massif central et des Vosges.

La population française est évaluée actuellement à 20 - 25 000 individus au printemps. Seule la chasse d'automne du coq est autorisée dans les Alpes. La poule est protégée.

 

Avenir du tétras lyre

Bien qu'il soit encore largement réparti dans les Alpes, la situation du tétras lyre apparaît aujourd'hui précaire sur bien des massifs. Ses effectifs régressent sous l'effet d'un dérangement touristique sans cesse croissant, de prélèvements cynégétiques parfois trop élevés, mais surtout de la dégradation de son milieu de vie : forêts d'épicéa de plus en plus denses, abandon ou modification de l'exploitation des alpages qui s'embroussaillent, implantation de grandes stations de ski et de routes de montagne...

 

L'avenir de ce ravissant oiseau dépend donc avant tout de notre volonté, et de notre aptitude à préserver la qualité des milieux qu'il fréquente.