Le Pigeon ramier
"
Columba palumbus "
Source
ONCFS
Appelé aussi " Palombe " dans le Sud-Ouest de la France, le pigeon ramier " Columba palumbus " appartient à la famille des colombidés. Les deux sexes présentent un plumage gris bleu et un poids similaires (500g en moyenne). Les taches blanches du cou et du bord de l'aile permettent de le différencier aisément de ses proches parents : le pigeon biset et le pigeon colombin. Les jeunes ont des liserés roussâtres sur les plumes couvrant les ailes et n'acquièrent les taches au cou qu'après leur première mue.
Les chants territoriaux peuvent débuter dès fin février
mais augmentent surtout à partir de mars pour durer jusqu'en septembre. Le mâle
effectue également des vols en chandelle accompagnés de claquements d'ailes,
suivis d'une descente en vol plané. Le nid, fait de branchages, est établi dans
un arbre, souvent dissimulé dans du lierre. La saison de ponte s'étend de mars
à septembre et comprend deux ou trois pontes, de 2 œufs blancs chacune. L'incubation
dure 17 jours. Les adultes nourrissent les poussins avec un " lait "
sécrété par le jabot, puis rapidement avec des graines et végétaux. Les jeunes
peuvent quitter le nid dès l'âge de 15 jours mais deviennent indépendants entre
20 et 30 jours. Bien que beaucoup de pontes échouent pendant l'incubation, un
couple produit en moyenne un peu plus de deux jeunes par an.
Alimentation
Son régime alimentaire est quasi-exclusivement végétal, mais il sait faire preuve d'opportunisme et tirer profit de différentes ressources selon leur disponibilité. Pendant la reproduction il consomme des légumineuses, semis et graines de céréales, des fruits et des feuilles de plantes sauvages. En automne-hiver, il affectionne les glands, faines et maïs ainsi que les semis d'automne et les repousses de colza. Les poussins peuvent également recevoir en faible quantité des invertébrés (vers ou escargots). Si lors de la reproduction les pigeons ramiers se nourrissent seuls ou en couple, ils peuvent former des groupes de plusieurs milliers d'oiseaux en hiver dans les cultures.
Habitat
Cliquez sur l’image
pour écouter le chant de la palombe
Le pigeon ramier est présent sur la majeure partie de l'Europe. A l'origine, c'est un habitant des grands massifs forestiers, mais on le rencontre à présent aussi bien dans les zones cultivées que dans les villes qu'il a colonisé récemment. Le pigeon ramier est un nicheur commun en France, à l'exception du Sud-Ouest et la région Provence-Côte d'Azur, où il semble pourtant peu à peu renforcer sa présence. Il est généralement absent des zones d'altitude supérieure à 2 000 m. C'est dans la moitié occidentale du pays que l'on trouve les plus fortes abondances et c'est aussi là qu'elles augmentent le plus fortement ces dernières années.
Sur l'ensemble du territoire le pigeon ramier est considéré comme sédentaire. En revanche, les populations du Nord et de l'Est de l'Europe sont migratrices. Elles arrivent en France par centaines de milliers entre fin octobre et début novembre. Certaines populations franchissent alors les cols des Pyrénées pour atteindre leur quartier d'hivernage dans les forêts de chênes d'Espagne et du Portugal, alors que d'autres passent l'hiver dans le Sud-Ouest de la France, se nourrissant sur les chaumes de maïs. De mi-février à mi-avril, la migration a lieu en sens inverse.
Cette espèce est chassée partout en France. En 1998-99 on
y prélevait un peu plus de 5 millions de pigeons ramiers. Des techniques
traditionnelles de capture sont utilisées en période de migration par les
chasseurs du Sud-Ouest. Ce sont les palombières en plaine, et les pantes dans
les cols montagneux.
En tant qu'espèce, le pigeon ramier présente une bonne santé démographique, et
devrait voir ces effectifs reproducteurs encore augmenter ces prochaines années
en France. Ce constat doit cependant être nuancé à l'échelle des populations.
Ainsi, la population des migrateurs trans-Pyrénéens subit un déclin constant
depuis quelques décennies auquel il conviendrait de répondre par une gestion
adaptée des prélèvements et une surveillance renforcée des zones d'hivernage et
de reproduction. Sur notre territoire, certaines populations pâtissent du
traitement des semences de pois par des produits phytosanitaires toxiques pour
les oiseaux. Les remembrements excessifs en secteur bocager peuvent également
provoquer des chutes locales de l'abondance des couples reproducteurs.
Enfin, le développement de grandes monocultures intensives et la disparition
consécutive de ressources alimentaires alternatives peut amener le pigeon
ramier à se rabattre sur ces cultures et provoquer des dégâts significatifs.
Le devenir de cette espèce dépendra de notre capacité à effectuer des prélèvements
adaptés à la biologie des différentes populations qui la composent et à une
gestion raisonnée de ses habitats de reproduction et d'hivernage.