Le
lièvre d'Europe
Source ONCFS
Le lièvre d'Europe, comme le lapin domestique ou de
garenne, est un lagomorphe. Sa famille est également représentée en France par
le lièvre variable, typiquement montagnard. D'un poids de 3 à 5 kg, le lièvre
européen est bâti pour la course ; son allure ample et déliée, ses membres
postérieurs développés, mais également le profil nettement busqué de sa tête et
ses grandes oreilles le distinguent nettement du lapin de garenne. La teinte
générale de son pelage varie du brun-gris au blond-roux, l'extrémité des
oreilles et le dessus de la queue sont noirs.
De janvier à octobre, entre de spectaculaires scènes de rut, la femelle ou
hase, donne le jour à 3 ou 4 portées de 2 ou 3 levrauts. Quelques-uns d'entre
eux seulement parviendront à l'âge adulte.
Le lièvre d'Europe est bien adapté aux paysages que lui offre l'agriculture traditionnelle : une mosaïque de cultures variées assurant couvert, nourriture et espaces libres toute l'année. Résistant au froid mais sensible à l'humidité, il aime établir son gîte, une simple dépression du sol, sur un terrain sain et filtrant. Généralement gîté durant le jour, le lièvre retrouve ses congénères au crépuscule et la nuit sur des parcelles dégagées. Il consomme de nombreuses plantes sauvages, mais aussi cultivées comme les céréales en herbe, le trèfle, la luzerne, le colza ou la betterave. Il se nourrit également de bourgeons, pousses et feuilles tendres, voire de l'écorce, d'arbustes ou d'arbres fruitiers, en particulier lorsque la neige recouvre le sol.
L'espèce
est présente dans tous les départements sans exception, depuis les bords de mer
jusqu'à une altitude de 1 500 m. Il est particulièrement abondant dans le
Nord-Pas de Calais, la Picardie, dans les grandes plaines calcaires de l'Ouest
qui s'étendent de la Beauce aux Charentes, et plus localement en Alsace. Les
densités les plus fortes sont relevées dans les plaines où alternent pâturages,
céréales et autres cultures industrielles ou fourragères. Les forêts de
feuillus, homogènes ou parsemées de clairières, accueillent également le lièvre
mais en densité moindre.
L'évolution des paysages et des pratiques agricoles altèrent de plus en plus ses conditions de vie. Son habitat morcelé et uniformisé, ses populations séparées par des axes autoroutiers, sont autant de difficultés à surmonter. Certaines pratiques agricoles comme le broyage, le brûlage des pailles, l'ensilage des prairies et des luzernes, l'épandage de pesticides, ainsi que la circulation routière sont les maux contemporains dont souffre cette espèce qui, autrefois ne redoutait pas les maladies, les intempéries et les prédateurs. Pourtant, malgré une baisse sensible de leurs effectifs au cours des dernières années, les populations de lièvres restent, en France, relativement prospères.